Ouvrages collectifs

Contributions

Couverture du catalogue Les Années VIVA / 1972-1982 : une agence photographique, coédition du Jeu de Paume et des éditions Marval

Collectif
Les Années VIVA
1972-1982 : une agence de photographes

Marval / Jeu de Paume, 2007

Agence fondée dans un état d’esprit communautaire par huit photographes appartenant à la génération de Mai 68, VIVA, comme Magnum son aînée, s’inspire de la formule de la coopérative. Groupement d’auteurs-artistes plus qu’agence de presse, de 1972 à 1982, VIVA se distingue par une production d’images qui, entre actualité immédiate et illustration, reportage de fond et attitude purement créative, témoigne d’un certain recul par rapport aux événements. VIVA fournit des sujets autonomes et construits revendiquant un engagement social, moral ou politique à travers une démarche esthétique individuelle.

Principaux membres de VIVA: Martine Franck, Claude Dityvon, Hervé Gloaguen, François Hers, Richard Kalvar, Guy Le Querrec, Jean Lattes, Alain Dagbert, Michel Delluc, Jacques Minassian, Esaias Baitel, Yves Jeanmougin.


Couverture du livre Pour Jean Sénac, coédition du Centre culturel français d’Alger et des Éditions Rubicube

Collectif
Pour Jean Sénac
Centre culturel français d’Alger / Éditions Rubicube, 2004

Ce livre est d’abord une chance, c’est aussi une pertinence, une histoire, un prolongement légitime des liens étroits que Jean Sénac a longtemps entretenus – jusqu’à sa mort – avec le Centre culturel français d’Alger.

Sous le portrait de Sénac se laisse deviner une bibliothèque cachée. Ainsi, rassembler des textes autour de Sénac a été, pour les auteurs, une entreprise séduisante et pour tout dire impossible. Ses amis, ceux qui ont partagé sa vie mais aussi ceux qui auraient aimé le rencontrer, sont encore si nombreux qu’il a été décidé, avec Brahim Hadj Slimane et Hamid Nacer-Khodja, de ne pas choisir et de se limiter à réunir des textes et des œuvres autour de Sénac, de Sénac, pour Jean Sénac.

À travers les histoires qui s’entrecroisent, avec et autour de Sénac, homme de passion, à travers le soleil et la mort, la révolution et l’espoir, les beautés et la guerre, les détresses et les amours, il nous plairait que ce livre soit vu simplement comme un gage d’amitié et de tendresse à l’égard de l’auteur d’Avant-Corps mais aussi comme une marque de complicité et d’estime pour ceux qui l’ont connu et aimé et qui, aujourd’hui, ont envie de défendre et de proposer son œuvre à un public plus large, de la faire connaître encore à d’autres générations, plus jeunes et incontestablement porteuses de liens nouveaux entre l’Algérie et la France, les deux cœurs fidèles de Yahia El Ouahrani, le Méditerranéen.

Son œuvre plaide résolument pour le dépassement des conflits culturels, pour un monde en paix, respectueux des identités et, sans vouloir réduire la dimension du poète à sa relation avec l’Algérie, nombreux sont ceux qui nourrissent l’espoir, tout comme Michel del Castillo, qu’un jour « la jeunesse algérienne regardera avec affection ce vieux faune chauve et barbu ».

Notre seul souhait serait donc que les lecteurs de ces textes y découvrent – avec le plaisir que procure toute création – que toute liberté, comme toute poésie, est une conquête et une victoire sur la nuit. Le murmure étourdissant de la poésie de Jean Sénac est bien, aujourd’hui encore, une arme de liberté et d’évasion.

Aldo Herlaut
Directeur des Centres culturels français d'Alger et d'Oran (2000-2004)


Couverture du portfolio If… la mer est le cimetière du château d’If

Collectif
If…
La mer est le cimetière du château d’If

Portfolio, 2003

« Vos faces sont des cymbales qui ne se cognent jamais,
mais glissent en silence l’une sur l’eau de l’autre. »

Jean Genet
Querelle de Brest

Une création lyrique de Philippe Talard au Centre pénitentiaire des Baumettes en juillet 2003, interprétée par sept détenues femmes, une surveillante et huit artistes invités, sur des textes de Jean Genet, d’Alexandre Dumas, de Dante et des écrits de prisonniers.

Danse, musique, chant… énergie, grâce, émotion… Sur la scène d’un théâtre de verdure spécialement aménagée, le spectacle, donné dans l’enceinte de la prison, après trois mois de répétitions intenses, est une expérience que les détenues volontaires, le personnel de surveillance et la direction de l’administration pénitentiaire ont vécue comme un défi à relever, comme une aventure humaine qui a transformé leur regard et leur perception sur eux-mêmes et sur les autres.

Alfons Alt et Yves Jeanmougin ont suivi l’évolution des artistes tout au long de l’aventure. Alfons Alt a réalisé une galerie de portraits tandis qu’Yves Jeanmougin saisissait en noir et blanc les instants fugaces des rencontres, des gestes et des mouvements.


Couverture du livre Maroc, médina, médinas aux éditions Métamorphoses
Photo de couverture: Yves Jeanmougin

Collectif
Maroc
Médina, médinas

Métamorphoses, 1999

Douze parcours photographiques pour le Temps du Maroc en France: Casablanca Essaouira Fès Marrakech Meknès Oujda Rabat Salé Tanger Taroudant Taza Tétouan.

Rien ne ressemble plus à une médina qu’une autre médina. C’est le défi de ce livre. Le pari de ses douze photographes engagés dans le mystère du passé pour nous livrer son secret. Regards croisés et déniaisés à la fois par la conscience de la médina comme théâtre, lieu de vie et de représentation. Un lieu commun. Celui du regard engagé sur la voie de la liberté. Et en même temps, désengagé de tout protocole, de tout leurre, de toute complaisance. Rien qu’un regard franc. Comme le tonnerre. Entre rêve et réalité. Entre fantasme et délire. Pour dire la médina dans sa ressemblance. Et la redire aussi dans sa diversité. Dans sa multiplicité transmuée, intelligente, dure, capricieuse, symphonique à la mesure de ses caprices et de ses colères. Dans sa multitude vagabonde, convulsée, incongrue. Chaque photographe nous livre sa médina.

Abdelhak Serhane


Couverture du coffret Casablanca, fragments d’imaginaire, coédition de l’Institut français de Casablanca et des éditions Le Fennec

Collectif
Casablanca
Fragments d’imaginaire

Institut français de Casablanca / Le Fennec, 1997

À l’origine de ce projet, il y eut notre désir de prendre le contrepied du cliché selon lequel Casablanca, pôle de la modernité marocaine, poumon économique du pays, serait une ville sans âme, sans charme, sans imaginaire, un pur espace de prédation, de spéculation ou de survie. Au contraire de cette doxa, il s’avère pour qui a un tant soit peu déambulé dans Casablanca, pour qui a côtoyé des Casablancais de toute origine et de toute génération que cette ville est, en fait, vécue, pensée, dite et représentée (mais justement trop peu dite et représentée) sur le mode de la nostalgie, du rêve, du fantasme. Point donc d’imaginaire collectif ni de représentation archétypale de cette ville (à l’exception peut-être du fameux film qui n’a de casablancais que le titre) mais un imaginaire pluriel, fragmenté, morcelé, faisceau d’appréhensions individuelles, intimes, souvent contradictoires et antithétiques. Sous la blanche matité d’un nom, se cache, couleurs mêlées et disparates, un manteau d’Arlequin que nous voulions mettre en lumière.

Le premier volet de cette entreprise a eu lieu, en juin 1995, avec une exposition d’œuvres plastiques. Il s’était alors agi de faire travailler sur ce thème de l’imaginaire onze plasticiens marocains de renom, en leur imposant pour seule contrainte l’utilisation, sous quelque forme que ce soit, d’une photographie, ancienne ou récente, de Casablanca. L’exposition a circulé, en 1995-1996, au Maroc et en Europe.

Le deuxième volet, ici présenté, réunit, autour de la même thématique, des écrivains et des photographes. Aux premiers (nous nous sommes adressés à six écrivains de langue française et à six autres de langue arabe), il a été demandé de rédiger un court texte proposant un itinéraire dans la ville. Parcours dans la cité réelle, mais aussi à travers le temps, la mémoire et le rêve.

Pour chacun des textes, nous avons choisi un photographe qui, avec ses propres yeux, sa propre sensibilité, son propre imaginaire, a dû revisiter la piste inscrite dans la ville. Nous avons souhaité que leurs images ne soient pas illustrations ou redites du texte mais comme regards décalés sur un même itinéraire, mémoire sur une autre mémoire, reflet gauchi, fragmenté encore, d’une même ville rêvée.

L’ensemble (textes et photographies) a été rassemblé dans ce coffret de douze livrets et fait également l’objet d’une exposition présentée, en 1997, en Europe et au Maroc.

Alain Bourdon et Didier Folléas
Institut français de Casablanca (1997)


Couverture du livre Belleville, Belleville, visages d’une planète aux éditions Creaphis
Photo de couverture: Henri Guérard

Collectif
Belleville, Belleville
Visages d’une planète

Creaphis, 1994

Entre mémoire et histoire, Belleville, Belleville est une confrontation de diverses représentations de ce quartier parisien. Conçu à la suite de deux expositions présentées en 1992 et 1993 à la maison de La Villette (« Belleville, Belleville » et « Visa-Villes »), cet ouvrage réunit des récits de vie issus d’entretiens avec des habitants de Belleville, ainsi que des photographies (environ 150). En contrepoint se lisent des textes de synthèse écrits par des spécialistes – historien, sociologue, écrivain, compositeur –, qui développent d’autres visions urbaines.

L’originalité de ce livre est de donner la parole à ceux qui ont vécu à Belleville. Les textes oraux recueillis et présentés sont véritablement des « œuvres de mémoire » qui se confrontent et se confortent entre elles. Elles témoignent à la fois de l’imagination et de la réflexion sur les mutations du quartier. L’expression orale a été largement conservée afin de respecter au mieux l’authenticité de chaque récit de vie souvent énoncé avec beaucoup d’émotion.

Fractions de mémoire du paysage, les photographies de Marcel Bovis, Robert Doisneau, Daniel Frasnay, Henri Guérard, René-Jacques, Willy Ronis, mais aussi des clichés sortant d’albums de famille, tentent de reconstituer le Belleville « mi-village mi-ville » des années 1930 à nos jours. D’autres images, contemporaines (François-Xavier Bouchard, Michel Maïofiss, Yves Jeanmougin et les photographes du bar Floréal), mettent en scène ce quartier multi-ethnique, dont la tradition d’accueil est attestée dès la fin du XIXe siècle.


Participations

Couverture de l’ouvrage La Friche la Belle de Mai, Marseille, Un espace capital dans une capitale européenne édité par la Friche la Belle de Mai

Collectif
La Friche la Belle de Mai / Marseille
Un espace capital dans une capitale européenne

Friche la Belle de Mai, 2008

Une ambition exploratoire

La Friche pourrait être le lieu d’affirmation d’une ambition exploratoire de la candidature marseillaise. Une capitale culturelle européenne qui chercherait des voies inédites ou oubliées du développement culturel. Pour une nouvelle politique culturelle, ambitieuse et prospective, qui affirmerait la pertinence de la Culture dans le développement, y compris économique.

C’est au sein des projets de ses résidents, de l’animation de ses réseaux transnationaux, des laboratoires et autres explorations que la Friche puise la force et la nécessité de ses principes fondateurs, sa capacité de résister aux perversités de « l’institutionnalisation ».

Au fil d’une histoire qui s’écrit avec le temps, qui n’est pas tout à fait le même que celui des transformations immobilières, les éléments décrits dans les chapitres ci-après précèdent et accompagnent les évolutions, dans un rapport dialectique assez juste pour rendre positif cette forme de co-existence entre ce qui se construit en pierres et ce qui se rêve en poésies.

En 2013, la Friche la Belle de Mai continuera à travailler dans cet esprit et ses usages. Au risque de perdre beaucoup plus qu’elle-même: le sentiment de liberté qu’elle a su créer et diffuser.

Philippe Foulquié


Couverture du livre Pauvres de nous, Images de l’exclusion édité par le Centre national de la photographie
Photo de couverture: Jane Evelyn Atwood

Collectif
Pauvres de nous
Images de l’exclusion

Collection Photo Notes
Centre national de la photographie, 1996

Qu’il s’agisse du quotidien le plus banal ou d’événements exceptionnels, les grands photographes, dans leur subjectivité même, témoignent d’irremplaçable façon. La collection Photo Poche se veut une histoire de la Photographie. Photo Notes est une collection d’histoires, racontées en photographies. En termes techniques, l’image qu’on tire d’un négatif porte le nom d’épreuve, un nom lourd de sens. Photo Notes sera aussi une collection d’épreuves.

Faire une image, parfois, est un acte militant. Et sur le front de la misère, le photographe devient un combattant. Ni complaisance, ni voyeurisme. Mais sentiment d’urgence, de responsabilité, de mission. L’ardente conviction que poser l’objectif serait une démission. Il est tant d’hommes en miettes, il est tant de naufrages. À Paris, Bucarest, Moscou, Madrid, Londres, Sarajevo… Les bourrasques s’enchaînent, qui broient, mutilent, isolent, excluent. L’engrenage est sauvage. Les âmes sont cabossées, les corps se sabordent. Et les victimes s’effacent, privées de rôle, spoliées d’avenir. Chassées de l’histoire collective. Et puis priées, pour le confort de tous, de ne pas gâcher la fête, de se montrer discrètes, de devenir invisibles…


Couverture de l’ouvrage Marseille XXe, Un destin culturel aux éditions Via Valeriano

Collectif dirigé par Mireille Guillet et Claude Galli
Marseille XXe
Un destin culturel

Arts plastiques / Musique(s) / Livre / Théâtre
Cinéma / Architecture / Danse / Mode / Photo
Culture et recherche / Cultures communautaires

Via Valeriano, 1995

« L’universel, c’est le local moins les murs »

Nous faisons nôtre cette phrase de Miguel Torga pour introduire l’ensemble des recherches, analyses, études et témoignages qui étayent le présent ouvrage sur Marseille, entre réalité manifeste et vérité latente, au-delà de ce-qui-se-dit ou de ce-qui-s’affiche avec ostentation parfois, extra mais aussi intra muros. […]

Nous avons circonscrit notre recherche à Marseille et uniquement à elle, car c’est d’elle que nous attendons le mieux et non pas de ses périphéries plus ou moins luxueuses ou frelatées. Sans prétention déplacée, ni allégeance à quelque courant ou groupe autorisé que ce soit, ce collectif prétend répondre à certaines questions touchant à l’inscription de Marseille dans un siècle où la culture est venue innerver l’institution, les services ou missions, décidant des orientations, des implantations culturelles ou des personnes à distinguer en la matière. […]